Tatouages...

Tatouages indélébiles, précautions, règles d'hygiène

Oubliez les décalcomanies de votre adolescence. Se faire tatouer nécessite un peu plus qu’un coup de léchouille sur un joli papier de Malabar ! En effet, il s’agit de tracer un dessin indélébile en introduisant des pigments sous la peau au moyen d’une fine aiguille. Un instrument qui entre en contact avec le sang et la chair.

C’est pourquoi, les risques de contamination et d’infection existent. Alors, mieux vaut prévenir que guérir. D’autant que le statut des tatoueurs est encore flou au regard de la loi française, et que de nombreuses personnes peuvent s’improviser body-artists !

- On évite les tatoueurs-volants : lors de fêtes, sur les plages, dans des foires…

- On pose les bonnes questions :

Le tatoueur utilise-t-il des aiguilles à usage unique et dans un emballage stérilisé ?

Les pinces et le matériel ont-ils été stérilisés en autoclave ?

Est-ce que le tatoueur porte bien des gants de chirurgie jetables ?

- On écoute bien les conseils du tatoueur après l’opération pour favoriser la cicatrisation. Et on contacte son médecin en cas de doute.

Pour toute information supplémentaire, on contacte le SNAT (Syndicat National des Artistes-Tatoueurs) et on consulte sa charte d’hygiène.
Le site : http://www.s-n-a-t.org/

Est-ce que cela fait mal ? Telle est la question la plus souvent posée. Il faut savoir que chacun a son seuil de douleur… Mais il est certain que ce n’est pas une partie de plaisir. N’oublions pas que l’aiguille fait tout de même entre 200 et 600 petits mouvements par minute sous la peau !

On peut comparer cette sensation à un mix : gros coup de soleil + coupure de rasoir + pincements… Les 5-10 premières minutes sont les plus difficiles à supporter, après la peau finit par s’habituer.

Quels motifs choisir ?

C’est une question de goût personnel. Mais dans le carnet des tendances, on remarque une grosse demande pour les motifs tribaux : maoris ou polynésiens. Pas étonnant lorsqu’on sait que le tatouage vient du mot tahitien tatau, qui signifie "dessin". Les papillons et les fées récoltent aussi beaucoup de succès auprès des fashionistas. On peut être tatouée et rester "girly", non ?

En revanche, il est déconseillé de faire inscrire le nom de son chéri. Sait-on jamais, la love-story pourrait durer moins longtemps que le tatouage…
On évite aussi les déclarations d’amour à une star. On ne compte plus celles qui regrettent leur "Spice girls" tatoué dans les années 1990 !

Surtout, il faut se demander en son âme et conscience, si l’on assumera son tatouage en toutes circonstances : en entretien d’embauche, à l’enterrement de son grand-oncle, au déjeuner dominical chez les futurs beaux-parents, au goûter d’anniversaire de son petit-fils dans 40 ans…

Quand on n'ose pas...

Que celles qui ne veulent pas passer par la case aiguilles se rassurent ! Arborer un joli dessin à la cheville ou au bas du dos est possible. La mode a cela d’incroyable : elle sait s’adapter aux désirs de chacune. Ainsi, il est possible d’adopter un petit tatouage éphémère, le temps d’un week-end ou d’une soirée.

Un timbre décoratif, à l’encre cosmétique : il s’applique sur la peau et résiste au savon pendant quelques jours.

Le henné : pour une jolie décoration manuelle, aux accents orientaux.

Attention ! L’Afssaps (l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé) met en garde contre les tatouages au henné de couleur noire. Contrairement au henné de teinte brune à orange, le henné noir contient un produit toxique pour la peau, la paraphénylènediamine (PPD).

Oups ! J’ai changé d’avis

Heureusement, il existe quelques solutions moins radicales qu’une greffe de peau ou une dermabrasion qui ponce l'épiderme, des interventions longtemps utilisées.

Le laser : il peut effacer progressivement un tatouage désavoué. Mais l’opération peut être longue et assez douloureuse selon la taille, les couleurs et l’impression du dessin.

La retouche : certains tatoueurs peuvent intervenir directement sur le tatouage pour le modifier. Il peut ajouter un motif pour cacher un prénom, par exemple.

Le maquillage couvrant : Si vous désirez simplement camoufler ponctuellement votre beau tatouage, il existe dans le commerce des cover-sticks extrêmement couvrants et de la même teinte que votre carnation. Ils sont généralement utilisés pour masquer des cicatrices.

Rebelle, le tatoué ?

Plus vraiment rebelle le tatoué ! Il est loin le temps où l’on devait porter des manches longues devant les parents de son petit copain. Aujourd’hui, se faire marquer la peau est à la fois un signe de distinction et d’adhésion. D’où un certain paradoxe. En effet, certains pensent faire acte de rébellion alors qu’ils ne font que rejoindre la très grande tribu des tatoués !

En fait, comme le souligne, David Le Breton dans son ouvrage Signes d’identité, tatouages, piercings et autres marques corporelles (éditions Métalié), les marques corporelles "sont un mime de dissidence, une manière de jouer à l’écart tout en participant au fonctionnement social".
Il poursuit son analyse en expliquant que les tatouages provoquent "des échanges sur les expériences mutuelles, les ennuis éventuels ou à l’inverse les découvertes personnelles, les innovations apparues dans les boutiques et la réputation des tatoueurs…" Bref, non seulement le tatoué n’est pas un rebelle solitaire mais en plus il est sociable !

Un signe de reconnaissance

Coutume ancestrale, notamment dans certaines contrées océaniques, le tatouage rappelait la tribu dont on faisait partie. Aujourd’hui, il n’est plus le symbole d’une appartenance mais surtout celui d’un choix personnel. Cependant, on ne peut s’empêcher de remarquer quelques "communautés" de tatoués qui révèlent les goûts de chacune.

Les fans d’un courant artistique se retrouveront grâce à leur style vestimentaire mais aussi à leur tatouage. Soit à l’effigie de leur star, soit identique à ceux que cette célébrité porte. Certaines vont jusqu’à se faire tatouer des poèmes, des refrains de chansons…

Les assidus d’astrologie exhiberont leur signe, leur symbole chinois, leur chiffre de numérologie… Pratique pour savoir si l’on est compatible avec la personne que l’on a en face de soi !

Les amoureuses n’hésitent pas à montrer qu’elles ont leur chéri "dans la peau", en se faisant tatouer son prénom. Attention aux coups de foudre qui ne durent pas…

Nombreuses sont celles qui se font tatouer une petite fée dans le bas du dos ou une petite frise maori autour de la cheville, les dessins les plus demandés actuellement, et qui ne font pas vraiment preuve de singularité. Elles rejoignent à leur tour une autre tribu, celle des modeuses !

Une prise de pouvoir
Si certaines prétendent faire ce qu’elles veulent avec leurs cheveux (!), nous, on estime avoir le droit d’en faire autant avec notre corps. Régimes, maquillage, sports, chirurgie esthétique… Tous les moyens sont bons pour prendre le contrôle sur son enveloppe charnelle et la modifier afin qu’elle soit plus conforme à l’idée que l’on s’en fait.

Comme l’explique David Le Breton : "Il n’est plus question de se contenter du corps que l’on a (…). Il faut y ajouter sa propre marque pour en prendre possession". Un marquage qui trouve toute sa substance dans le tatouage.

On l’aura compris : il est avant tout le symbole de l’affirmation de soi, de ses goûts et de sa personnalité. Il représente aussi un geste d’indépendance. Notamment vis-à-vis de ses parents, puisque l’on choisit de modifier l’apparence qu’ils nous ont donnée. Leur réaction est d’ailleurs bien souvent la première que l’on redoute…

Une démarche érotico-esthétique

Tel un bijou, du rouge à lèvres ou un chapeau, le tatouage se vit comme un ornement. Véritable accessoire de beauté, il ajoute une petite touche de fantaisie et de singularité à notre apparence.

On peut l’utiliser pour camoufler un défaut, mettre en valeur une partie du corps ou tout simplement par simple envie de transformer sa peau en une œuvre d’art vivante.

Il arrive aussi qu’on se fasse tatouer à un endroit que l’on ne peut voir soi-même. On s’offre ainsi généreusement aux regards… sans vraiment en profiter ! D’autres préfèrent les cacher et s’octroient ainsi un petit plaisir narcissique et égoïste en le contemplant dans l’intimité de leur salle de bains. Mais on peut aussi le révéler seulement au moment propice, à son chéri d’amour…

Le tatouage est également un moyen d’érotiser son corps. Contrairement aux tatouages explicitement sexuels, très en vogue au XIXe siècle, aujourd’hui peu importe le motif, l’aspect érotique du tatouage dépend essentiellement de son emplacement. Et il faut bien l’admettre, nous ne manquons pas de recoins sexy : sein, pubis, nombril, hanche, fesses… "La marque corporelle est une séduction pour le regard, mais aussi pour le toucher qu’elle attire parfois de manière irrésistible", rappelle David Le Breton.

Un journal intime

Si certaines s’offrent un beau cahier pour y coucher toute leur vie, d’autres, à la manière des marins qui se font tatouer à chaque escale, utilisent leur peau pour raconter leur histoire. Tel un carnet de bord, leur corps dévoile les moments forts de leur existence.

Une tête de mort témoigne d’une adolescence gothique, un petit cœur rouge symbolise le premier grand amour, deux vers de Verlaine rappellent un passage en fac de Lettres. Les tatouages sont aussi des réminiscences de caps importants et de buts que l’on s’était fixés : obtention du bac, premier job, rupture amoureuse, naissance du premier enfant…